Sans doute mon film préféré, que je ne me lasse pas d’écouter, dans « Interstellar » de Christopher Nolan (2014), le logiciel utilisé pour créer le trou noir Gargantua était une implémentation complète des équations d’Einstein, écrite en 40 000 lignes de C++. Ce programme complexe a rendu des milliers d’images IMAX de 23 mégapixels sur une ferme de 32 000 cœurs, chaque image nécessitant environ 20 heures-cœur de traitement. Cet effort méticuleux a abouti à l’une des représentations de trou noir les plus scientifiquement précises et visuellement impressionnantes jamais vues au cinéma. Elle a été créée avec l’aide du physicien théoricien Kip Thorne.
Dans le film, Gargantua est un trou noir supermassif situé dans un autre système stellaire, autour duquel orbitent plusieurs planètes que les astronautes explorent. Son nom fait référence au géant de Rabelais, évoquant sa taille colossale et sa force gravitationnelle extraordinaire.
Caractéristiques : Gargantua est décrit comme ayant une masse d’environ 100 millions de fois celle du Soleil. Il tourne à une vitesse proche de la vitesse de la lumière, ce qui crée des effets relativistes importants.
Disque d’accrétion : L’une des caractéristiques visuelles les plus frappantes est son disque d’accrétion asymétrique, avec une forte luminosité d’un côté (celui qui se déplace vers l’observateur) due à l’effet Doppler relativiste.
Effet de lentille gravitationnelle : La lumière qui passe près de Gargantua est courbée par sa gravité massive, créant l’image iconique du film où l’on voit le disque d’accrétion à la fois au-dessus et en dessous du trou noir.
Horizon des événements : La « silhouette » noire au centre correspond à l’horizon des événements, la frontière au-delà de laquelle rien ne peut échapper à la gravité du trou noir.
Dilatation temporelle : Dans le film, la proximité de Gargantua crée une dilatation temporelle extrême sur la planète Miller, où une heure équivaut à sept ans sur Terre.
En astronomie réelle, il n’existe pas de trou noir officiellement nommé Gargantua. Les trous noirs supermassifs connus ont généralement des désignations scientifiques basées sur leur emplacement ou la galaxie qui les abrite, comme Sagittarius A* (le trou noir supermassif au centre de notre Voie Lactée).